C’est à partir du moment où les journalistes ne s’intéressent plus à ce qu’ils considèrent comme une voiture vieillissante que la Traction Avant va connaître une fin de carrière brillante. Les raisons en sont nombreuses :

  • le rajeunissement, entrepris durant l’été 1952, commence par l’apparition de quatre clignotants avec un nouveau dessin du compteur et de la lèvre de tôle claire au sommet du tableau de bord ;
  • à l’automne, c’est l’apparition d’une malle avec capot bombé, avec une sellerie entièrement repensée et une planche de bord deux tons qui transforment l’intérieur de la berline, la rendant plus claire et plus gaie.

Le succès est immédiat et la clientèle se porte de plus en plus vers la Traction Avant, laquelle, compte tenu de son rapport qualité/prix et de son habitabilité, restera jusqu’en 1957 une véritable affaire pour ceux qui ne sont pas très attentifs à la mode10.

Seule ombre au tableau, la 11 CV n’est toujours disponible qu’en une seule couleur de caisse : le noir, et ce jusqu’en 1953. La naissance de la Citroën DS, fin 1955, condamne la Traction Avant, mais sa disparition demeure néanmoins lente pour une simple raison : la DS ne pouvait pas intéresser les dizaines de milliers d’usagers pour lesquels acheter une Traction pour 600 000 francs était une dépense acceptable, alors que la DS à 900 000 francs, certes bien plus moderne, était inabordable et donc réservée à des catégories sociales plus aisées10.